Comment avez-vous été amené à faire appel à Nomalab pour le lancement de SALTO ?
Je connaissais Nomalab du temps où je travaillais à l'antenne de TF1. Ils faisaient partie, à cette époque, de l'incubateur de Start-up du groupe TF1 et travaillaient à trouver des solutions technologiques innovantes pour répondre aux nouveaux enjeux des chaînes, notamment la nécessité de traiter en masse des contenus pour les nouveaux usages délinéarisés.
Quand je suis arrivé chez SALTO, nous nous sommes retrouvés avec la même problématique que TF1, M6 et France.tv, mais avec des volumes ahurissants à traiter en un temps record. Au moment du lancement en octobre 2020, nous avons proposé 6 000 heures de programmes SVOD et 10 000 heures de replays, free vod à nos abonnés, alors que nous étions partis de rien quelques mois plus tôt.
À l'issue d'un appel d'offres, Nomalab s'est imposée comme la solution incontournable, avec sa plateforme intégralement web, délinéarisée et non matérielle, alors que les autres propositions étaient beaucoup plus hybrides.
Quel est le rôle exact de Nomalab dans la chaîne de traitement de SALTO ?
Concernant les programmes, nous avons mis en place un double sourcing.
D'un côté, nous récupérons une partie des programmes chez nos actionnaires, quand le fichier existe. Les programmes destinés aux replays des chaînes sont déjà au format pivot et envoyés directement à Bedrock, notre prestataire de diffusion.
De l'autre côté, nous confions à Nomalab tout ce qui est compliqué, à savoir la réception et la conversion de tous les fichiers provenant de nos achats auprès de détenteurs de droits.
Cela représente plus de 5000 heures de programmes depuis l'origine. Sont concernées nos offres de cinéma et de documentaires, avec beaucoup d'interlocuteurs différents.
Je pense aussi à l'acquisition en masse de séries internationales, avec un grand nombre d'épisodes qui arrivent dans des formats de fichiers très disparates et où il y a un gros enjeu de mise aux normes techniques.
Ce travail est fait avec toute la robustesse et la souplesse de la plateforme Nomalab et l'expertise des équipes internes de SALTO.
Quel bilan faites-vous de votre collaboration avec Nomalab depuis deux ans ?
Depuis 2020, SALTO a poussé dans ses retranchements la plateforme Nomalab et celle-ci a tenu le choc de bout en bout. La capacité en volume horaire de Nomalab est proprement ahurissante, grâce au traitement des fichiers en parallèle. Fondamentalement, il n'y a pas de limite puisque tout est dans le cloud.
En deux ans, il n'y a eu aucun problème de coupure ou d’indisponibilité de service que ce soit avec Nomalab ou Bedrock.
Et avec le Covid, les équipes de SALTO ont pu travailler à distance en accédant à Nomalab depuis un navigateur web. Je ne dis pas que cela n'a pas été parfois "rock'n'roll", surtout en phase de lancement, mais les équipes ont su s'adapter.
Comment a évolué votre travail avec Nomalab ces derniers mois ?
La plateforme fonctionne tellement bien que nous l'utilisons de plus en plus comme système de secours pour résoudre les goulots d'étranglements qui peuvent apparaître sur des programmes en provenance des chaînes actionnaires, notamment les week-ends ou la nuit.
Cette souplesse de l'outil est tout aussi importante dans la stratégie d'avant-premières de SALTO qui séduit beaucoup nos abonnés ; des abonnés payants qui sont très exigeants sur le respect de l'heure de mise en ligne de nos programmes et, notamment, s’agissant des avant-premières événementielles proposées simultanément à leur diffusion US, comme Harry Potter : Retour à Poudlard ou Friends, Les Retrouvailles.
Quels sont vos projets futurs avec Nomalab ?
Nomalab est plus qu'un prestataire pour SALTO, c'est devenu un véritable partenaire.
Aujourd'hui, nous réfléchissons à mettre en place une boucle pour les programmes qui sont livrés directement à Bedrock par les chaînes pour qu'ils puissent être rapatriés et stockés sur Nomalab.
Un autre axe de réflexion serait de faire de Nomalab le hub de livraison de tous nos programmes.
Ce sont des discussions en cours. Nous en sommes au stade de la réflexion préliminaire.
Entretien réalisé en mars 2022.